• J'attendais que la vague d'hystérie cathophobe soit passée pour avoir le droit de reposter un billet sans me faire agresser et sans avoir des commentaires stupides limités à des slogans datés et stupides.

    Le laïc laïque que je suis commence à les trouver lourds les intégristes laïcards...

    J'ai rarement lu autant de grossiers mensonges et de faits déformés, comme s'il y en avait besoin pour critiquer l'Eglise alors que ce ne sont pas les réels problèmes qui manquent.
    Mais peut être préfèrent ils grossir le trait pour vilipender à loisir plutôt que de s'attaquer avec honnêteté aux vraies situations problématiques ?

    A moins que ce soit le marronnier de la semaine, l'article que tout le monde doit poster pour être dans le mouvement, pour avoir l'air d'être dans l'actualité...pratiquer la caricature grossière basée sur les insultes ("Palpatine", "vieil escroc", "protecteur de pédophiles", etc...) pour s'assurer d'être lu et commenté, de se sentir exister dans sa petite haine aveugle...

    Contrairement à ce que quelques têtes chaudes, qui ne connaissent que les provocations lapidaires, scandent à plaisir sur le web, la laïcité n'est pas antireligieuse, et n'est pas non plus une forme d'athéisme d'État.
    Elle obéit à une logique politique et juridique irréductible à celle de la croyance, ou de l'incroyance.
    La laïcité repose ainsi sur la séparation de l'Église (des églises) et de l'État. Chacun est libre de ses croyances, et celles-ci sont égales entre elles. L'État ne reconnaît aucune d'entre elles comme officielle, obligatoire ou privilégiée.

    Le pire c'est que je ne supporte pas plus l'anticatholicisme primaire que l'antilaïcisme du même acabit.
    Je suis usé par ces formes de pensées extrémistes, qui limitent le monde entre bien et mal, noir et blanc, qui hurlent à la mort sur des prétendues prises de position qui datent de plus de 15 ans, qui entretiennent le mal-entendu et la mauvaise foi pour alimenter leur identité.
    Du Salon beige à Act-up, ils en deviennent ridicules.

    Les mauvais procès, sur des faits tronqués et des témoins déjà convaincus ne font que rarement un jugement honnête.

    Heureusement, on peut lutter pour la laïcité, se revendiquer même comme laïque sans avoir envie de revendiquer l'éradication des formes de croyances de l'autre.
    On peut prôner la séparation et l'indépendance du civil et du religieux sans se sentir obliger d'abattre l'un ou l'autre.
    Oui, on peut être laïque sans être anticlérical ou anarchiste, on peut même avoir des nuances, une réflexion approfondie qui va au-delà du slogan et du lynchage, être pour la liberté d'expression, d'opinion et de religion (ou de son absence).

    Le problème est que nos politiciens et philosophes français actuels ont érigé une culture du "j'ai le droit", du "je suis aussi une victime" qui fait que nos concitoyens passent leur temps, pour se définir, pour exister, à chercher puis à monter en exergue ce qui pourrait les mettre en avant comme lésé et victime. La tolérance paisible, l'amusement respectueux ne sont plus possibles, on se définit en groupe, en communauté, on a donc des ennemis définis, qui nous définissent nous-même.

    On ne se bat plus pour une idée, mais contre celle des autres...c'est plus simple, ca évite de réfléchir sur le fond de ce qu'on pense...comme si on ne pouvait exister qu'à l'exclusion des autres formes d'existence.
    Je n'ai pas besoin de développer plus, vous avez compris, la faiblesse de ce genre de philosophie.

    Il en reste quelques uns qui continuent à promouvoir une vision apaisée de la laïcité, en fait se tenir à ce qu'elle est dans notre constitution et nos lois ; des intellectuels comme Régis Debray ou Jean Baubérot demandent que la laïcité réponde aux nouveaux défis du XXIe siècle, par exemple, en promouvant un enseignement laïque du « fait religieux » à l'école et en dialoguant avec d'autres laïcités.

    Pourrait on passer à quelque chose de moins primaire ?

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  • "Je crois Dieu. Je crois tout ce qu'il me dit.
    Dieu est cet Etre qui chuchote à mon oreille, assez silencieusement pour se laisser oublier, assez amoureusement pour me rendre tout extasiée de joie.
    De quoi me parle-t-il ? De rien. Dieu ne parle pas des choses, il parle les choses. Ou il parle par les "choses".
    Si vous écoutez Dieu parler, vous savez qu'aucune chose n'est une chose, mais une articulation, articulée à l'infini, du langage infini de Dieu. Absolument tout ce qui existe, tout ce que nous percevons par l'intellect ou par les sens, Dieu s'en sert pour nous parler. Mais ce n'est pas seulement cela.
    Il faudrait inventer le verbe "verber" afin de pouvoir dire "Dieu verbe", et ce faisant, énoncer une tautologie qui rejoindrait sa parole rapportée par l'Ecriture : "Je suis qui je suis."

    - Alina Reyes.

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  • "L'ordre juste de la société et de l'État est le devoir essentiel du politique. Un État qui ne serait pas dirigé selon la justice se réduirait à une grande bande de vauriens, comme l'a dit un jour saint Augustin: «Remota itaque iustitia quid sunt regna nisi magna latrocinia ? »"

    "L'amour - caritas - sera toujours nécessaire, même dans la société la plus juste.
    Il n'y a aucun ordre juste de l'État qui puisse rendre superflu le service de l'amour.
    Celui qui veut s'affranchir de l'amour se prépare à s'affranchir de l'homme en tant qu'homme.
    Il y aura toujours de la souffrance, qui réclame consolation et aide.
    Il y aura toujours de la solitude.
    De même, il y aura toujours des situations de nécessité matérielle, pour lesquelles une aide est indispensable, dans le sens d'un amour concret pour le prochain.

    L'État qui veut pourvoir à tout, qui absorbe tout en lui, devient en définitive une instance bureaucratique qui ne peut assurer l'essentiel dont l'homme souffrant - tout homme - a besoin : le dévouement personnel plein d'amour.

    Nous n'avons pas besoin d'un État qui régente et domine tout, mais au contraire d'un État qui reconnaisse généreusement et qui soutienne, dans la ligne du principe de subsidiarité, les initiatives qui naissent des différentes forces sociales et qui associent spontanéité et proximité avec les hommes ayant besoin d'aide.

    L'Église est une de ces forces vives : en elle vit la dynamique de l'amour suscité par l'Esprit du Christ.
    Cet amour n'offre pas uniquement aux hommes une aide matérielle, mais également réconfort et soin de l'âme, aide souvent plus nécessaire que le soutien matériel.

    L'affirmation selon laquelle les structures justes rendraient superflues les œuvres de charité cache en réalité une conception matérialiste de l'homme : le préjugé selon lequel l'homme vivrait «seulement de pain» (Mt 4,4; cf. Dt 8, 3) est une conviction qui humilie l'homme et qui méconnaît précisément ce qui est le plus spécifiquement humain."

    - Benoît XVI, encyclique Deus est Caritas.

    A lire : ca et ca

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  • "L'homosexualité existe (...). Il ne sert à rien de se voiler la face. Mais il serait tout aussi faux de lui accorder trop d'importance. Elle n'est le fait que d'une minorité et de tous les péchés (...), ce n'est pas à mon sens le plus grave. C'est un péché de chair (...) mais qui peut être aussi source d'amour. La plus dangereuse des tentations qui guettent (...), c'est l'orgueil et le doute. Car celles-là rongent et détruisent l'âme. Et c'est l'âme, en ce lieu, que nous voulons retrouver et sauver."

    - Jacques Lacarrière, L'Été grec : une Grèce quotidienne de 4 000 ans.

    "La vie et l'écriture. L'amour et l'écriture. L'ailleurs et l'écriture.

    Pas d'ambition. Pas de concessions. Peu d'argent. Beaucoup d'amour. Beaucoup d'amis. Pas de calculs. Refus des gloires enviées. Des itinéraires préparés. Des chemins publics. Des compromissions. Des institutions.
    Écrire seulement pour être. Pour s'engager. Vers les autres. Avec les autres. Écrire pour dériver de l'homme ancien. Écrire pour dériver vers l'homme à naître.
    Rien d'autre."


    - Jacques Lacarrière, La Sourate dernière.

    Je vous conseille chaudement son Eté Grec, Le Dictionnaire amoureux de la Grèce et Les Hommes ivres de Dieu.

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