• Sur l'amour chrétien

    "L'ordre juste de la société et de l'État est le devoir essentiel du politique. Un État qui ne serait pas dirigé selon la justice se réduirait à une grande bande de vauriens, comme l'a dit un jour saint Augustin: «Remota itaque iustitia quid sunt regna nisi magna latrocinia ? »"

    "L'amour - caritas - sera toujours nécessaire, même dans la société la plus juste.
    Il n'y a aucun ordre juste de l'État qui puisse rendre superflu le service de l'amour.
    Celui qui veut s'affranchir de l'amour se prépare à s'affranchir de l'homme en tant qu'homme.
    Il y aura toujours de la souffrance, qui réclame consolation et aide.
    Il y aura toujours de la solitude.
    De même, il y aura toujours des situations de nécessité matérielle, pour lesquelles une aide est indispensable, dans le sens d'un amour concret pour le prochain.

    L'État qui veut pourvoir à tout, qui absorbe tout en lui, devient en définitive une instance bureaucratique qui ne peut assurer l'essentiel dont l'homme souffrant - tout homme - a besoin : le dévouement personnel plein d'amour.

    Nous n'avons pas besoin d'un État qui régente et domine tout, mais au contraire d'un État qui reconnaisse généreusement et qui soutienne, dans la ligne du principe de subsidiarité, les initiatives qui naissent des différentes forces sociales et qui associent spontanéité et proximité avec les hommes ayant besoin d'aide.

    L'Église est une de ces forces vives : en elle vit la dynamique de l'amour suscité par l'Esprit du Christ.
    Cet amour n'offre pas uniquement aux hommes une aide matérielle, mais également réconfort et soin de l'âme, aide souvent plus nécessaire que le soutien matériel.

    L'affirmation selon laquelle les structures justes rendraient superflues les œuvres de charité cache en réalité une conception matérialiste de l'homme : le préjugé selon lequel l'homme vivrait «seulement de pain» (Mt 4,4; cf. Dt 8, 3) est une conviction qui humilie l'homme et qui méconnaît précisément ce qui est le plus spécifiquement humain."

    - Benoît XVI, encyclique Deus est Caritas.

    A lire : ca et ca

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