• Vivre, devant Dieu et avec Dieu, sans Dieu

    "La disparition de Dieu a un sens pour la foi elle-même. C’est l’homme qui s’est libéré de Dieu, de la crainte de Dieu. Il a conquis sa liberté face à Dieu. Mais ce phénomène d’incroyance et d’athéisme ne s’est développé que dans le monde chrétien. Je crois donc qu’il faut reconnaître que cette revendication de la liberté de l’homme face à Dieu est un effet de l’Évangile. C’est l’esprit de l’Évangile qui apprend à l’homme cette liberté et qui lui permet d’approcher Dieu en toute liberté. Je crois que l’on peut lire la modernité comme le retournement de l’Évangile contre la religion, y compris la religion chrétienne.

    Absolument rien ne peut nous contraindre à croire au Dieu qui se révèle dans la Croix de Jésus. Même pas la résurrection de Jésus, qui n’a pas été une manifestation publique ni un événement prodigieux… Sur la Croix, la révélation de Dieu est humble en cela même qu’elle n’est pas contraignante. C’est un acte de gratuité de Dieu, de pauvreté. Sur la Croix, Dieu ne nous menace pas. Il laisse la liberté de croire ou de ne pas croire. La Croix nous délivre de toutes les raisons nécessaires de croire en Dieu. Dieu s’y révèle comme un Dieu d’amour, un Dieu qui se donne, qui est « pour nous ». Un nouveau visage de Dieu naît : Dieu ne vient pas nous accabler, nous réclamer des hommages, mais aider l’homme vers des chemins nouveaux d’humanité. Tout l’esprit de l’Évangile nous dit le sens de la Croix de Jésus : il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime."


    - p. Joseph Moingt, théologien jésuite, interview dans La Croix du 11/08/2006.


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