• La lettre de Benoît XVI aux évêques.

    "Car toute la Loi atteint sa perfection dans un seul commandement, et le voici : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde : vous allez vous détruire les uns les autres."

    - Galates 5, 1, 15-18

    Il est un enjeu qu'il ne faut pas oublier dans cette "affaire" de la Fraternité saint Pie X",la responsabilité que nous avons, en tant qu'Eglise et aussi en tant que citoyen de prévenir et d'éviter les radicalisations. L'Eglise est plus grande et sainte que toutes nos disputes, nos durcissements, nos étroitesses d'esprit et nos réactions. Travailler dans le sens de la réductions de ces raisons de conflit n'est jamais un mal...à condition d'utiliser une méthode claire et non ambigüe...

    Benoît XVI vit son pontificat comme un théologien qui a fait l'expérience des drames du Xxe siècle, et qui veut laisser un héritage de réconciliation, d'unité, et d'authenticité du message de l'Eglise. Il oublie, comme tous les grands intellectuels, la réalité charnelle et émotionnelle, la dimension humaine de la situation. Dans la tempête il est bon d'avoir un berger ferme et sur de lui, mais il faut surtout un berger en qui on a envie de faire confiance...

    La Curie oublie facilement qu'on est plus au XIXeme et que la piété filiale et le respect pour le pape ne sont plus des dus...que le peuple de Dieu a grandi, qu'il n'est plus enfant, mais un adolescent capable de se faire une opinion, de se prendre de passion pour une cause...et que même si des fois c'est excessif, ca doit se respecter et surtout ne pas être pris de haut. L'amour doit être exprimé mutuellement et non exigé par l'un ou l'autre.

    Cette crise, toutefois, peut être salutaire.

    Elle va obliger le Saint Siège à réfléchir sur sa communication, et à se pencher sérieusement sur la fraction de son Eglise qui conteste le concile Vatican II. Elle va peut être enseigner à nos prélats à écouter le peuple, à voir le monde réel et à ne plus agir comme si l'univers était fait de leurs certitudes.

    Le problème est toujours le même : quel rapport entretenir entre la loi -la norme- et la pratique ?

    Personellement, j'en reste à la position profonde de l'église, celle du docteur angélique, l'amour de l'autre est le fondement de notre religion et aucune règle, apparaitrait-elle même comme "morale" à un moment donné, ne doit pouvoir se dresser contre ca. La foi chrétienne n'est ni incompatible, ni contradictoire avec l'usage actif de la raison. Les vérités de la foi et celles de la raison peuvent être intégrées dans un système synthétique harmonieux, sans se contredire, à nous de le créer ensemble.

    Le Vatican va devoir résoudre cette problématique avec de nouvelles méthodes, les temps ayant changé, son troupeau ayant grandi. En fait, depuis le concile Vatican II, ce dernier ne cesse de se poser cette question aux différents papes.

    Il faut que nous repartions sur une dynamique créative, dans la foi et la confiance, sortir de nos mouvements réactionnaires - au sens propre du terme: réaction à quelque chose - qu'on cesse de se cacher derrière des artifices intellectuels dangereusement comfortables, comme "la culture de vie" ou pire "la loi naturelle" qui ont fini par tout justifier et bloquer toute réflexion, pour, courageusement, mettre les choses à plat sous le regard et avec l'aide de l'Esprit.

    N'oublions pas qu'il n'est rien d'absolu à l'échelle de l'être humain, sûrement pas la vérité...l'absolu sans amour ne peut que blesser.

    La vraie question n'est donc pas, pour ou contre la Fraternité, pour ou contre l'excommunication brésilienne, mais pourquoi se sent on obligé de rejetter et de blesser l'autre quand nous sommes choqués...qu'est-ce qui bloque en nous l'élan de charité essentiel ?

    Pourquoi sommes nous plus choqué par une "infraction" aux règles que par la violence humaine entre nous ?


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