"Avec l'Eglise, la famille, la communauté, ou les amis, je peux avoir l'attitude de quelqu'un qui attend toujours que ce soit l'autre qui fasse l'effort de venir à ma rencontre. Je suis en attente, mais je n'offre rien.

Si en plus il y a une tension, je peux me demander : qu'est-ce que je fais pour améliorer la relation ? Quand l'Eglise par la voix de certains semble ne pas m'aimer, qu'est-ce que je fais ? Quand dans ma famille ou ma communauté il y a des personnes avec qui le courant passe mal, qu'est-ce que je peux faire ?"

Et voilà Didyme , sans qu'on en aie parlé, qui met le doigt là où ca fait mal chez moi. Pile-poil dans mon questionnement, comme un jumeau :) qui complete ma pensée.

Sérieusement, je les combats, j'ai de bonnes raisons de le faire, il me semble que ce combat est juste.
Malheureusement j'utilise leur méthode, leur violence...car je ne crois pas en leur bonne foi, car je n'ai aucun respect pour eux, ce sont des enemis, pas des frères. Tout ca est totalement paradoxal, comment puis-je d'un coté me réclamer de l'amour de Notre Seigneur et de l'autre coté tirer l'épée contre ceux qui malgré tout professent Son nom ?
C'est sans fin cette histoire...et comme je suis persuadé que Christ nous a libéré du lex talionis et de toute la pensée archaique de l'ancien testament en nous délivrant ses deux commandements d'amour...je ne me sens pas bien, j'ai même honte de moi.

Que faire alors ? C'est en réfléchissant à tout ca que je tombe sur l'évangile du jour, via EAQ :

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 21,12-19.

"Mais avant tout cela, on portera la main sur vous et l'on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon Nom. Ce sera pour vous l'occasion de rendre témoignage. Mettez-vous dans la tête que vous n'avez pas à vous soucier de votre défense. Moi-même, je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction. Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d'entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon Nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C'est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. "

Ma foi est trop faible, je n'ai pas le niveau, pas assez confiance, je n'y arrive pas...je ne me sens pas la vocation de martyr, je me refuse à être une victime passive de l'homophobie cléricale...je ne peux pas croire qu'Il m'a formé tant à me battre, tant à combattre, tant à souffrir, pour au final me demander de jeter mon épée... je ne sais plus...je Lui demande en silence de me répondre, de me donner un signe...homme de peu de foi que je suis.

Je me demande si l'Eglise homophobe ne mériterait pas que l'on lui retourne sa dialectique : désormais je ferais une disctinction entre l'être humain et l'homophobe, je dirais que je n'ai rien contre les homophobes mais que j'ai beaucoup contre ce manquement à la charité qu'est l'homophobie. L'homophobie est un comportement qu'on choisit, on peut s'en abstenir grace à la prière. On peut être un homophobe repentant et se convertir à l'amour de Notre Seigneur.

Je vais donc luttre contre l'homophobie et prier pour que les homophobes se convertissent et qu'ils ne salissent plus nos églises de par leurs choix de vie. D'ailleurs je suis contre le mariage homophobe qui est un dévoiement du sacrement du mariage, basé sur l'amour et non sur la haine de l'autre.

Ps : malgré tout, je pense à toi B.