• Qu'a voulu dire le Pape au sujet du préservatif ?

    Un ami prêtre vient de voir la video de la fameuse interview du Pape dans l’avion.
    Il apparait  que la version du Vatican correspond.
    Il n’y a donc pas eu de trafic de la communication côté Eglise.


    Sa position est peut être difficile à entendre, à comprendre sans une certaine contextualisation, mais elle se défend.

    Il considère que le préservatif ne peut être "LA" solution au problème du sida.
    On voit bien d'ailleurs, depuis des dizaines d'années, que la pandémie est loin d'être enrayée, au contraire et s'appuyer seulement sur une seule approche, hygiéniste, de la maladie n'est peut être pas la solution efficace.

    C'est négliger déjà l'enseignement de la responsabilité personnelle, la dimension humaine de la maladie.
    La sexualité humaine ne peut pas s'élaborer que psychologiquement et sous l'unique angle médical, elle risquerait dans le cas présent, celui du SIDA, de définir l'humain uniquement par sa maladie.

    Ce n'est pas à partir du sida qu'on définit la sexualité humaine, mais à partir du sens de l'amour, de l'amour qui est un engagement profond dans une relation et dans le respect mutuel de l'autre.
    On ne s’élève et on ne s’émancipe que par l’attention portée à l’autre.

    L'Église a une vision élevée de l'homme, de l'amour et dans sa réflexion sur la question que pose l'épidémie du sida, le Pape s'appuie sur la manière dont l'Eglise envisage l'amour et la sexualité. Quoi de plus logique et évident ?

    En décembre 1988, déjà, le cardinal Lustiger avait répondu à la remarque du journaliste "Un pis-aller, le préservatif ?" : "Un moyen de ne pas ajouter au mal un autre mal..."

    Autrement dit, il ne s'agit pas d'exclure le recours au préservatif dans certaines situations.
    Le discours sanitaire peut être nécessaire mais reste largement insuffisant quand il s'arrête à des mesures purement techniques. Les campagnes le proposant comme seul moyen sûr sont donc biaisées et partiellement fausses.

    Il n'y a pas de panacée et l'amélioration de la situation viendra plus surement de la multiplications de démarches (telles que l'éducation à la prophylaxie, la responsabilisation, l'accès aux thérapies efficaces et le soutient humain et spirituel) que de la croyance en une solution miracle.

    Edward C. Green, director du AIDS Prevention Research Project à Harvard argumente en ce sens :

    "Il a été démontré que les préservatifs ne sont pas efficaces au niveau d'une population."
    "Il y a dans les études les plus avancées, y compris celles d'organismes US comme le Demographic Health Surveys, une corrélation constante entre une plus grande disponibilité et utilisation des préservatifs et un taux d'infection HIV plus élevé. Cela pourrait être du en partie à un phénomène bien connu de compensation du risque, c'est-à-dire lorsque l'on utilise une technologie réduisant un risque, on perd souvent le bénéfice de cette technologie - comme les préservatifs - en "compensant" ou prenant plus de risques que si l'on ne disposait pas de cette technologie.
    "Les dernières et plus probantes preuves empiriques montrent en effet que la réduction de partenaires multiples et concurrents est le changement de comportement le plus important associé avec la réduction du taux d'infection HIV (l'autre facteur majeur étant la circoncision).
    "De plus en plus d'experts sur la question du Sida en viennent à accepter ces données. Les deux pays les plus touchés par l'épidémie du HIV, le Swaziland et le Bostwana, ont tous deux lancés une campagne pour décourager la multiplication des partenaires et encourager la fidélité."



    Toute ce battage médiatique autours d'une phrase sortie de son contexte pour faire un scandale vendeur de journaux a fait oublier qu'il est le le premier homme d'état occidental à lancer un appel à la gratuité des médicaments contre le SIDA.

    L'Osservatore Romano, le quotidien du Pape, mentionne les succès de la méthode employée en Ouganda et soutenue par l'Eglise, dite "ABC": A pour abstinence (conseillée aux jeunes adolescents), B pour "Be faithful" ("Sois fidèle") et C pour... "Condom" : le préservatif !
    Ce pays, écrit l'Osservatore, "est le seul d'Afrique qui a obtenu de bons résultats" : "La fréquence d'infection dans la population est descendue de 15 % en 1991 à 5 % en 2001."

    Benoit XVI est aussi le seul chef d'état a être resté aussi longtemps en Afrique...sur le terrain, les Africains ont réservé un formidable accueil au pape, qui a lancé des messages forts, sur la justice, la corruption, mais cela, les médias européens n'en ont pas parlé.

     


  • Commentaires

    1
    Jeudi 26 Mars 2009 à 07:36
    Merci!
    La précision que tu apportes, et qui correspond à la version que j'ai moi-même reçue de la part de personnes d'Église non "coincées", me paraît très utile après le battage médiatique fait ces derniers temps autour du sujet de l'avis du Pape (= bouc émissaire?) sur les préservatifs. Ceci dit, il y a peut-être des maladresses, à commencer par celle celle de s'exprimer devant une presse que l'on sait ne pas toujours répercuter les infos dans le contexte original, et qui en outre, semble aimer souffler un vent défavorable à l'Église- institution, ainsi qu'elle le fait régulièrement pour une certaine politique... À quand, le retour de la presse intègre, respectant une éthique et les règles de la déontologie plutôt que le clientélisme? Il y aurait quelques pages de journaux à écrire à son sujet aussi, et pas forcément en sa faveur... À suivre. mais que ceci ne nous empêche pas de passer une bonne journée! Bises, Seb!
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    2
    Jeudi 26 Mars 2009 à 07:36
    Merci!
    La précision que tu apportes, et qui correspond à la version que j\'ai moi-même reçue de la part de personnes d\'Église non \"coincées\", me paraît très utile après le battage médiatique fait ces derniers temps autour du sujet de l\'avis du Pape (= bouc émissaire?) sur les préservatifs. Ceci dit, il y a peut-être des maladresses, à commencer par celle celle de s\'exprimer devant une presse que l\'on sait ne pas toujours répercuter les infos dans le contexte original, et qui en outre, semble aimer souffler un vent défavorable à l\'Église- institution, ainsi qu\'elle le fait régulièrement pour une certaine politique... À quand, le retour de la presse intègre, respectant une éthique et les règles de la déontologie plutôt que le clientélisme? Il y aurait quelques pages de journaux à écrire à son sujet aussi, et pas forcément en sa faveur... À suivre. mais que ceci ne nous empêche pas de passer une bonne journée! Bises, Seb!
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :